VII

La réputation du juge Ti se révèle plus efficace que ses actes ; on lui rapporte un meurtre sans victime ni assassin.

 

 

Les adjoints du juge Ti se rendirent à la principale auberge de la ville, située non loin de la commanderie, où les officiers étaient assis devant des tables chichement garnies. Il y régnait une ambiance morose.

— Oh, là ! Aubergiste ! lança Ma Jong. Sers une tournée de ton meilleur vin à nos braves combattants ! C’est notre sous-préfet qui régale !

L’initiative était excellente, même si le juge Ti ignorait qu’il allait devoir financer les agapes d’une bande de guerriers assoiffés. Dès que l’alcool de céréales fermentées eut coulé à flots, ses lieutenants n’eurent aucun mal à engager la conversation avec ceux qu’ils abreuvaient avec tant de générosité. Certains avaient participé comme eux à la « pacification » de la Corée. Au reste, ils n’étaient guère nombreux, vu la kyrielle de conflits meurtriers qui s’étaient succédé depuis lors.

— Allons, camarades ! dit Ma Jong. Vous me paraissez bien renfrognés, pour des hommes qui s’apprêtent à écraser les Tujue ! Êtes-vous ici pour vous détendre ou pour veiller vos morts ?

Huai Da n’avait pas exagéré en prétendant que ces fiers combattants redoutaient un mauvais sort attaché à leurs pas. Convaincus que le dieu des enfers avait commencé de faucher dans leurs rangs, ils racontèrent comment l’un d’entre eux avait été entraîné dans les eaux par quelque nymphe-coquillage lacustre, tandis qu’un autre avait été embroché par la corne d’un fantôme. Ils redoutaient désormais la tombée de la nuit avec autant de frayeur qu’un enfant de cinq ans qui a peur du noir. Ma Jong fit claquer sa langue en signe de désapprobation.

— Eh bien, nous, repartit Tsiao Tai, nous n’avons pas vu un seul crime non élucidé, depuis dix ans que nous sommes au service de notre maître !

Les officiers étaient avides de la moindre distraction. Aussi les deux hommes passèrent-ils un long moment à relater les exploits du fameux sous-préfet Ti Jen-tsie : comment il ne laissait jamais un meurtre impuni, pourquoi on le surnommait en tout lieu l’« épervier à qui rien n’échappe », comment, à les en croire, il avait tiré d’un mauvais pas jusqu’à l’impératrice elle-même.

— Nous connaissons pourtant deux assassinats que votre patron n’aurait aucune chance d’élucider, assura l’un de leurs auditeurs.

Une fois qu’on leur eut résumé l’affaire des deux cadavres, les lieutenants se lancèrent dans le récit de quelques enquêtes bien plus tortueuses que de simples noyades. Enjolivé – mais en était-il besoin ? – à l’intention d’une soldatesque un peu obtuse, agrémenté de femmes lascives et de guet-apens dont nul n’aurait dû sortir vivant, leur discours fit son petit effet.

— Votre juge est sans doute un homme habile, rétorqua une nouvelle fois l’un des militaires, tant qu’il s’agit d’assassins de chair et de sang. Mais, ici, nous avons affaire à des créatures surnaturelles, c’est sûr !

Des murmures d’assentiment parcoururent la salle. Ces guerriers côtoyaient la mort de trop près pour n’être pas sensibles aux puissances ténébreuses qui jouaient aux dés avec leurs destinées. Ils portaient presque tous des grigris et des amulettes qu’ils trituraient nerveusement.

— Détrompez-vous ! s’exclama Tsiao Tai. Lorsqu’il administrait Peng-lai, sur la mer Jaune, il lui est arrivé de combattre à la fois dix démons qui s’étaient emparés de la ville pour y semer le désordre et la consternation[14] !

L’affrontement du juge Ti avec une dizaine de divinités échappées de l’inframonde, en pleine fête des âmes affamées, après que le gouverneur provincial en personne se fut enfui, en proie à la terreur, ne laissa pas d’impressionner. Tandis que Ma Jong agrémentait d’inventions de son cru les exploits de son maître, Tsiao Tai nota qu’un des soldats paraissait particulièrement effrayé. Un peu plus tard, il vit que cet homme manquait.

— Où est votre camarade qui était assis là ? demanda-t-il en indiquant un tabouret vide.

Les officiers regardèrent de tout côté. L’un d’eux suggéra qu’il avait dû sortir soulager sa vessie dans la cour. Mais la cour était vide, hormis un serviteur de l’auberge, occupé à vider des poulets, qui n’avait vu personne. L’intérêt des inspecteurs pour le disparu ranima les craintes de leurs nouveaux amis.

— Je parie qu’on le retrouvera demain matin ! dit l’un avec un coup d’œil entendu.

— Avec la gorge tranchée ! renchérit un autre.

Les hommes du juge Ti quittèrent l’auberge sans perdre un instant. Ils avaient bon espoir de voir ressurgir le fugitif avant le matin, et la gorge intacte.

Lorsque les quatre heures furent écoulées, Ti se fit indiquer l’endroit où il pourrait trouver le général. Ce dernier venait de se faire lire l’inventaire de ce qu’il restait à piller après la ponction opérée par le mandarin. Il était assis comme sur un trône ; les fonctionnaires de la commanderie se tenaient debout devant lui, leurs livres de comptes à la main, une expression de désespoir sur le visage. On venait de leur confisquer jusqu’à la moindre sapèque qui traînait encore au fond des coffres. Le magistrat allait devoir batailler pied à pied pour éviter que ses chères réserves de grains ne soient dispersées au profit du contingent. Pour l’heure, il avait un autre point à défendre et savait exactement comment s’y prendre.

— Ti ! s’exclama Chong Rong en le voyant paraître. Je constate que vous avez assez de cran pour venir en personne admettre votre échec ! L’humilité est la qualité que j’admire le plus, chez les civils.

L’intéressé eut envie de répondre que l’orgueil était le défaut qu’il aimait le moins chez les gradés, mais il se contenta de frapper dans ses mains.

Ses lieutenants entrèrent à leur tour, poussant devant eux un quidam en tenue de voyage, bottes de marche, manteau matelassé et chapeau de paille, aux mains liées dans le dos. Le général le dévisagea avec la mine d’un fermier qui découvre une oie à deux têtes dans sa basse-cour.

— Qu’est-ce que mon premier archer fait dans cette position ?

Ses yeux allèrent du soldat ficelé au magistrat qui le lui amenait.

— Vous avez trouvé le coupable ? Vous avez remonté la piste ? En si peu de temps ? fit-il, incrédule.

— Il s’est dénoncé lui-même, je n’ai rien eu à faire, répondit Ti, dont l’impassibilité évoquait celle du Bouddha au moment de l’Éveil.

Chong Rong déglutit péniblement. À bien le considérer, il aurait mieux aimé voir ces crimes rester impunis que de subir l’affront d’une leçon infligée par l’un de ces bureaucrates qu’il honnissait. Il se tourna vers le piteux combattant qu’on venait de forcer à s’agenouiller.

— Qu’est-ce à dire, Chen ? Tu t’es fait embrouiller par ce maudit fonctionnaire, c’est ça ?

— J’ignore tout à fait ce qu’on me reproche, général ! s’écria son premier archer. Ces hommes me sont tombés dessus sans prévenir ! Je vous ai toujours bien servi, je mérite un meilleur traitement !

Chong Rong regarda une nouvelle fois le mandarin, toujours imperturbable. Sa main jaillit pour appliquer sur les joues de l’archer un double soufflet retentissant qui le fit tomber à la renverse.

— Cesse de mentir ! Tu déshonores la caste à laquelle tu appartiens ! Pire : tu m’énerves !

Énervé, il en avait l’expression, c’était indéniable. Son visage taillé à la serpe avait rougi comme s’il avait lui-même reçu la gifle, ses longues moustaches d’officier supérieur frémissaient, ses yeux étaient exorbités. Celui qui venait de lui faire perdre la face devant un lettré n’avait aucune grâce à espérer de sa part. Ma Jong releva l’archer, qui saignait de la lèvre et du nez. L’homme posa un instant ses yeux pleins de larmes sur son chef avant de les baisser sur le plancher.

Ti expliqua que ses lieutenants l’avaient rattrapé alors qu’il cherchait à quitter la ville, dont les portes avaient été fermées sur son ordre à l’arrivée des troupes. Il était en train de négocier leur ouverture auprès des gardes, ce que son costume d’emprunt ne facilitait pas, et venait de leur offrir une grosse somme lorsque les deux gaillards avaient surgi pour l’appréhender.

— Choisis-tu de confesser immédiatement ton forfait, ou préfères-tu que je m’occupe de toi ? demanda son supérieur.

Chong Rong caressait d’un geste machinal la poignée du sabre pendu à sa ceinture. Le regard d’effroi de l’infortuné Chen laissa deviner qu’il craignait moins les sévices des « hus » que ceux dont son chef était capable. Il frappa le sol de son front.

— L’immonde larve que je suis supplie Votre Seigneurie de lui accorder une mort rapide, conforme au code du guerrier, dit-il tout bas, entre deux gémissements.

Ti aurait aimé disposer d’un bourreau tel que ce Martial Cloche pour influencer les témoins récalcitrants qui osaient lui mentir en plein tribunal. Le premier archer se lança dans une confession si détaillée que Ti crut qu’il faudrait l’interrompre si l’on voulait dîner à une heure décente. Le premier meurtre avait résulté d’une stupide dispute d’ivrognes qui avait mal tourné. Son camarade Lieou, qui en avait été témoin, avait trop peur de lui pour le dénoncer. Tourmenté par sa conscience, Lieou avait fait semblant de découvrir le corps dans la mare aux lotus, afin que les hommages dus aux défunts puissent lui être prodigués. Persuadé que ces remords finiraient par provoquer sa perte, Chen l’avait poignardé dans le terrain vague la nuit suivante, après qu’ils avaient sauté le mur de la caserne. Comme l’escomptait le magistrat, il avait été pris de panique à son tour en écoutant les exploits du fabuleux « œil d’épervier » et s’était démasqué en tentant de s’enfuir.

Ce fut le général qui mit fin à cette logorrhée. La troisième gifle phénoménale que reçut Chen aurait eu de quoi assommer un chameau.

— Qu’on lui coupe la tête ! s’écria Chong Rong en indiquant du doigt, par la fenêtre, la cour où devait avoir lieu l’exécution.

Ti avait une meilleure idée.

— Puis-je vous suggérer un autre traitement ? Une simple décollation publique serait une punition trop douce pour ce ver putride.

— Vous avez raison ! Quel supplice avez-vous à l’esprit ?

Ce que le rang ni l’intelligence du juge Ti n’avaient pu obtenir, sa cruauté supposée le lui valut en un instant. Le général Cloche semblait enfin considérer ce petit mandarin comme son égal.

Étant donné les affrontements qui s’annonçaient, il était dommage de se priver d’un si bon archer. Ti suggéra qu’on le laisse accompagner les troupes, à condition qu’il s’engage à mourir au combat. Peut-être aurait-il au moins l’occasion de sauver quelques vies et de racheter ses crimes aux yeux du Ciel dans ses derniers instants par une conduite héroïque. La raison l’emportant sur la colère, Chong Rong donna un dernier coup de pied dans le déchet humain prosterné en face de lui. Il ordonna qu’on le ficelât sans abîmer ses précieuses mains, dont les Tujue auraient bientôt à redouter l’art magistral.

Quand on eut emmené le prisonnier, le général éclata de rire pour la seconde fois de la journée.

— Messieurs, je viens de connaître ma première défaite, sans même avoir combattu ! Il était écrit au Ciel que notre armée coucherait hors les murs. Faites préparer le bivouac à un li des fortifications.

L’administration mandarinale venait de faire sa plus improbable conquête.

Ti passa le reste de la journée à parcourir la ville afin de vérifier que tout allait bien. Seuls quelques rares soldats avaient échappé à l’ordre de camper dehors. On les reconnaissait aisément à leur plastron ferré et à leur casque en métal surmonté d’un plumet aux couleurs de leur régiment. Ils lui parurent trop peu nombreux pour causer des troubles.

Sur le chemin du retour, il s’arrêta chez le baron de Wenlou pour une visite de courtoisie. Avec sa large porte rouge surmontée d’un auvent et ses murs percés d’ouvertures grillagées en forme d’éventail, ce devait être la plus grosse demeure seigneuriale de la ville. Quatre ou cinq personnes étaient en train de parlementer à travers l’une des lucarnes.

— Laissez-nous entrer ! clamait le plus excité des visiteurs. Nous avons le droit de présenter nos respects à notre cousin, tout de même !

— Il est souffrant ! Il se repose ! répliqua la dame debout derrière la grille.

Ti reconnut la voix de dame la Neuvième, qui l’avait reçu avec beaucoup plus d’affabilité à la campagne. Les cousins étaient furieux de se voir interdire l’entrée par de vulgaires concubines.

— Il n’est pas mort, au moins ? lança le plus soupçonneux.

La Neuvième promit de faire part à son cher époux des aimables pensées qu’ils nourrissaient à son égard et les laissa à leurs récriminations. Comme il n’y avait plus personne pour les écouter, ils s’éloignèrent en déclarant hautement que rien ne les empêcherait d’exercer leur piété filiale. Ti avait rarement vu un si beau sentiment se manifester avec tant de hargne.

Un étrange vieil homme assis sur un banc observait ce manège depuis l’autre côté de la rue.

— Piété filiale ! s’écria-t-il avec mépris, une fois les importuns partis. Si le baron mourait, ils mettraient dehors toutes les concubines et leurs enfants pour prendre possession des biens familiaux !

Ti s’approcha de celui qui avait prononcé ces mots. Ce qui l’intriguait, c’était le contraste entre sa frêle stature et l’arc étonnant qu’il portait en travers du buste. L’arme devait avoir la même hauteur que son propriétaire. Un faisceau de flèches, elles aussi très longues, dotées d’un empennage multicolore, était coincé dans la ceinture de sa longue blouse grise. Un petit chapeau conique tout simple couronnait son visage sillonné de rides. Le vieil archer s’inclina légèrement pour saluer le lettré.

— Les affaires de l’État sont plus faciles à gérer qu’un conflit entre parents, reprit-il.

Il paraphrasait un proverbe millénaire tel que les Chinois aimaient à en citer à tout bout de champ.

— Le plus intègre des magistrats tranchera difficilement une affaire de famille, renchérit le mandarin avec humilité.

Il prit place à côté du vieux sage et héla un marchand ambulant. Un instant plus tard, ils partageaient des galettes de haricots rouges à la viande, comme deux compères.

L’archer se nommait Feng, « Épée Aiguisée ». C’était un soldat certainement plein de ressources puisqu’il avait réussi à atteindre cet âge avancé. Souvent, les petits vieux prenaient plaisir à s’asseoir au bord des rues pour commenter ce qu’ils voyaient ; celui-ci posait sur le monde un regard particulièrement sensé qui plaisait au juge Ti.

— Le spectacle des turpitudes humaines est une distraction toujours renouvelée, dit le magistrat, qui s’y connaissait plus que quiconque. Vous êtes familier de ce clan, grand-père ?

Le vieil homme désigna le débit de boissons derrière lui.

— En fait, j’accompagne un malchanceux qui vient d’échapper de peu à un guet-apens. Il se remet de sa frayeur dans cet établissement.

Ti aperçut la silhouette d’un homme en train de s’essuyer le visage avec des linges humides tandis que le personnel lui tendait un broc, sans doute rempli de leur alcool le plus corrosif. Le client poussa un cri en apercevant le magistrat. Il sauta sur ses pieds et bondit hors de la petite taverne.

— Noble juge ! s’écria l’architecte Lu Bu avant de s’incliner profondément. Je veux témoigner ! J’ai été témoin d’un meurtre !

Ti espéra que cette haleine lourde de mauvais vin était due au breuvage absorbé après l’événement. Lu Bu claqua dans ses mains pour se faire apporter un siège. Il se laissa tomber sur son tabouret et débuta son terrible récit d’une voix mourante.

Alors qu’il traversait le quartier des femmes-fleurs, où on lui avait signalé quelques fissures qui ruinaient l’harmonie des constructions, il avait surpris une scène qu’il n’oublierait jamais. Tout près du Camélia rose, un endroit où il s’était rendu plusieurs fois par suite de son intérêt pour les belles charpentes, son attention avait été attirée par le sifflement d’une femme à moitié dévêtue et trop maquillée. Il s’était approché afin, précisa-t-il, de lui rappeler le règlement qui interdisait d’aguicher les passants en plein jour.

Avant qu’il n’ait eu le temps de la réprimander, la fille avait poussé un cri perçant. Une ombre venait de l’agripper par-derrière. Une fois la malheureuse sur le sol, l’architecte avait vu son agresseur la larder d’une dizaine de coups de couteau qui avaient fait jaillir le sang de tous côtés.

Épouvanté par cette vision insoutenable, il lui avait fallu quelques instants pour reprendre ses esprits. Le mieux qu’il pouvait faire était d’aller chercher du secours. Aussi s’apprêtait-il à s’enfuir lorsque l’assassin s’était avisé de sa présence.

Lu Bu avait encore devant les yeux cette ombre maléfique qui s’approchait de lui, une lame sanglante à la main. Il avait voulu crier, mais la terreur lui avait noué la gorge. Alors qu’il croyait sa dernière heure arrivée, un appel avait retenti au bout de la ruelle. Quelqu’un venait vers eux. Le meurtrier pris ses jambes à son cou sans hésiter à bousculer le lettré qui lui barrait le passage.

Le souvenir de son aventure donna de nouvelles sueurs froides au pauvre homme. Il restait convaincu que seule l’intervention de l’archer Feng lui avait sauvé la vie. Il tremblait de tous ses membres lorsque le vieux soldat l’avait aidé à se relever. Quand ils s’étaient enfoncés dans la venelle pour voir s’ils pouvaient encore quelque chose pour la fille, le corps avait disparu !

— Des complices l’auront escamoté ! C’est une bande ! Je suis perdu ! Jamais je n’aurais dû mettre les pieds dans ces lieux mal famés !

— Vous y étiez dans le cadre de vos attributions, c’est tout à votre gloire, répondit le mandarin. Vous allez nous faire une description du délinquant et nous l’arrêterons. Avec votre œil d’architecte, je suis sûr qu’aucun détail de sa physionomie ne vous a échappé.

Contrairement aux espérances du magistrat, la description se limita à un vague pantin noir de taille et de corpulence moyennes, autant dire une silhouette dans un théâtre d’ombres. L’inconnu avait pris la précaution de dissimuler le bas de son visage sous un foulard. Seul indice, ses bottes de cuir, entraperçues par l’architecte alors que l’autre l’enjambait, faisaient penser à un militaire.

— Je suis surpris que ce criminel ait songé à se masquer avant d’estourbir sa victime, dit le juge Ti en triturant ses poils de barbe.

— Un tueur professionnel ! s’exclama le rescapé. J’en étais sûr !

Lu Bu jetait régulièrement des coups d’œil inquiets autour de lui. Il était terrifié à l’idée que l’assassin allait vouloir le supprimer à son tour comme un témoin gênant. Ti doutait qu’un maquereau violent osât s’en prendre à un dignitaire tel que lui. Il lui conseilla de se faire accompagner dans ses déplacements ou de rester chez lui le temps d’oublier cet incident. L’architecte le remercia vivement et se retira, accroché à son sauveur comme un bonze à ses reliques. Ti se dit qu’on n’allait pas le voir beaucoup, ces prochains jours.

 

Panique sur la Grande Muraille
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